Ces ultra-riches qui ont peur de l’apocalypse

Ces ultra-riches qui ont peur de l'apocalypse
Ces ultra-riches qui ont peur de l'apocalypse

Ils sont rappeurs, acteurs, entrepreneurs de la tech’ et milliardaires… et ont tout prévu pour survivre à l’apocalypse en se construisant des bunkers. Quitte à flirter avec le ridicule. 

Survivalistes du monde entier, écoutez-bien : Rick Ross va se construire un bunker pour l’apocalypse à venir. Dans une vidéo récente publiée sur ses réseaux sociaux, le rappeur américain a annoncé la nouvelle à ses fans et à tous ceux qui se préparent à la fin du monde. D’un ton provocateur, The Boss raille Elon Musk qui aurait lui aussi prévu de se construire un abri, et va jusqu’à dévoiler avoir dessiné les plans pour que « son bunker ait un bunker, avec un garage et des ailes ». Derrière l’annonce improbable du rappeur, un phénomène plus large. Depuis la pandémie de Covid-19, la peur d’un effondrement pousse de plus en plus d’ultra-riches à acheter des terrains isolés et y faire construire des propriétés où vivre en autarcie.

Mais s’il a été visé par Rick Ross, Elon Musk ne fait cependant pas encore partie de la longue liste des millionnaires prêts à se retirer du monde pour y survivre. À l’origine de cette rumeur, un architecte basé à Saint-Pétersbourg aurait vanté sa CyberHouse au patron de Tesla, capable de résister aux ouragans, aux séismes, aux émissions radioactives et même à une attaque de zombies. Conçue pour accueillir jusqu’à sept personnes pendant un an, équipée de panneaux solaires et de turbines éoliennes, la CyberHouse n’est à l’heure actuelle encore qu’un fantasme d’architecte. 

En revanche, son concurrent direct, Mark Zuckerberg, a bel et bien sauté le pas en entamant les travaux de son bunker. Avec sa compagne, le créateur de Facebook a acheté 1400 hectares de terrain sur l’île de Kauai, à Hawaï, et projette d’y construire un immense complexe résidentiel. En plus des deux manoirs comptant trente chambres et trente salle de bains, dix autres bâtiments pour accueillir des bureaux, des salles de conférence, une piscine et un restaurant. Et en sous-sol de ce complexe pharaonique gardé top secret, un abri de 464 m². Prix total du projet ? 270 millions de dollars. 

Détourner le cours d’une rivière

À l’instar du fondateur de Facebook, de nombreux autres richissimes entrepreneurs franchissent le pas. Peter Thiel, le cofondateur de PayPal, a choisi la Nouvelle-Zélande, Ted Turner, le patron de CNN, ou encore Sylvester Stallone ont élu domicile en Patagonie. Le milliardaire britannique Joe Lewis, y a racheté un terrain grand comme Paris et a même détourné le cours d’une rivière. Face à cette nouvelle demande de niche mais extrêmement lucrative, de nouvelles entreprises comme Vivos en Californie, Oppidum en République tchèque ou Rising S au Texas voient le jour. Cette dernière, fondée en 2006, propose une gamme de bunkers allant du petit abri d’urgence de 9m2 pour 40 000 dollars aux appartements souterrains de luxe avec piscine et piste de bowling, le tout pour la modique somme de 8,3 millions de dollars.  

Spécialiste du sujet, l’essayiste américain Douglas Rushkoff dénonce l’égoïsme de ces millionnaires dont l’extrême richesse et les privilèges « les ont rendus obsédés par l’idée de s’isoler du danger réel, ils veulent s’échapper d’un monde qu’ils ont rendu invivable ». Sur l’île de Kauai, la construction de la nouvelle propriété de Mark Zuckerberg suscite la colère de nombreux habitants. Pour ces derniers, le mur de deux mètres de haut qui ceint le terrain de la nouvelle maison du patron de Meta défigure le paysage. En voulant fuir un monde qui s’effondre, ces ultra-riches précipitent sa chute.