Alors que les Jeux Olympiques de Paris approchent, beaucoup s’interrogent sur l’installation de systèmes de vidéosurveillance dans la capitale, capables d’identifier n’importe quel individu via des algorithmes de reconnaissance faciale. Une avancée sécuritaire rendue possible par la loi JO 2024, et vécue comme une menace pour nos libertés individuelles, comme le dénonce Amnesty International. Alors, pour vous aider à passer inaperçu, on a déniché quelques astuces cosmétiques, totalement valables ou obsolètes. À vous de tester.
La marque italienne Capable
Avec sa collection de vêtements colorés, robes, t-shirts, pantalons ou pulls aux motifs étranges, le collectif italien Manifesto a trouvé une parade pour vous faire passer auprès des logiciels de reconnaissance faciale pour des animaux. Techniquement, la duperie les empêche d’analyser correctement votre visage grâce à des « patchs contradictoires ». Approuvés et testés sur un logiciel de détection d’objets en temps réel appelé Yolo, ces vêtements parviennent dans 60 à 90 % des cas à semer suffisamment le trouble pour qu’il soit impossible de vous identifier. Bon, c’est pas donné : entre 285 et 480 euros, mais c’est la meilleure option qu’on ait trouvé.
Le poncho lumineux des designers allemands WertelOberfell
En collaboration avec l’institut Fraunhofer IZM, le cabinet de design allemand WertfelOberfell a conçu un poncho recouvert de LEDs, appelé « Ignotum »,(soit inconnu en latin). Ses motifs incurvés et sa grille lumineuse ne permettent qu’avec « 33% de chances » de vous identifier en tant qu’être humain. Pour y parvenir, les designers et les chercheurs qui ont travaillé sur le projet ont sélectionné les motifs les moins identifiables par l’intelligence artificielle, sur lesquels les sources lumineuses LEDs viennent totalement dérouter les logiciels. Un fil, une aiguille, des motifs qui n’ont aucun sens trouvés sur Internet, et quelques LEDs bien placés sur votre œuvre… ça peut le faire.
Le maquillage des artistes Adam Harvey et du collectif Dazzle Club
En 2017, l’artiste américain et chercheur en numérique Adam Harvey anticipait déjà l’avènement des outils de reconnaissance faciale. Son idée était alors simple : un maquillage ciblé, des mèches teintes ou des autocollants placés méthodiquement sur le visage pouvaient duper les logiciels. Face aux performances exponentielles de l’intelligence artificielle, on serait tentés de penser que sa technique est devenue obsolète. Un collectif londonien et militant, The Dazzle Club, a repris l’idée en se maquillant de manière asymétrique pour tromper le système de caméras de surveillance du quartier de King’s Cross. Si le collectif n’est plus actif aujourd’hui, rien ne vous empêche de reprendre le flambeau et de vous promener dans les rues de Paris façon Ziggy Stardust.
Les masques d’Ewa Nowak
Effrayé par le programme DeepFace de Facebook, capable de reconnaître avec une précision de 97,25 % les visages humains, l’artiste polonaise Ewa Nowak conçoit des masques qui ne recouvrent qu’une partie du visage et se distinguent par leurs élégances et leurs sobriétés. Si elle n’a jamais eu l’intention de les commercialiser, vous pouvez tout aussi bien vous en inspirer en reprenant les branches d’une vieille paire de lunettes, en y soudant des bijoux plats et dorés au niveau des joues et du front. Si, on vous dit que c’est faisable.
Les patchs colorés de l’Université de Louvain en Belgique
Beaucoup sexy, on va pas se mentir, mais ça marche aussi. Un groupe d’ingénieurs a publié en 2019 une vidéo démontrant leur trouvaille : en portant un motif coloré à son cou, voire en le tenant dans sa main, vous devenez invisible pour les systèmes de reconnaissance. Ok, c’était il y a cinq ans : Il est plus probable aujourd’hui que le système de reconnaissance vous identifie simplement comme l’humain que vous êtes… mais avec un étrange motif à proximité.
