Pourquoi la voiture autonome d’Apple ne verra jamais le jour 

Tim Cook, PDG d'Apple au lancement de l'iPad 6 en 2018 - © John Gress Media Inc
Tim Cook, PDG d'Apple en 2018 - © John Gress Media Inc

Après une décennie d’investissements, Apple a décidé d’abandonner son projet de voiture autonome ce mercredi 27 février. Tesla, leader dans le secteur, a désormais le champ libre pour inventer la voiture du futur. 

Triste nouvelle pour les disciples de Steve Jobs : il n’y aura jamais d’Apple Car. La décision est tombée mercredi à l’Apple  Park, le siège de la marque à la pomme à Cupertino en Californie.

Lancé en 2014 pour concurrencer les voitures Tesla d’Elon Musk, le projet d’une voiture autonome Apple était connu sous le nom de code « Titan ». Plus de 2 000 employés travaillaient au design d’une voiture 100% électrique, totalement autonome et répondant à des commandes vocales. Mais malgré plusieurs milliards d’investissements, le projet n’a jamais réussi à décoller. Plans recommencés sans fins, démissions et licenciements à répétition d’ingénieurs… le projet Titan semblait maudit. Alors qu’il était censé être top secret, Apple a procédé aux tests des ses prototypes sur des routes publiques et négocié avec Hyundai-Kia.

Encore un conducteur derrière le volant

Mis à part quelques licenciements, Apple a décidé d’envoyer sa voiture autonome à la casse pour une raison toute simple : arrêter l’hémorragie financière et tenter de rattraper son retard sur la course à l’intelligence artificielle générative. La majorité des employés affiliés au projet Titan devraient être repositionnés sur la division IA de la multinationale. 

Design du prototype de la voiture autonome d'Apple © Industry Leaders
Design du prototype de la voiture autonome d’Apple © Industry Leaders

La décision de Tim Cook intervient alors que le secteur des voitures autonomes stagne depuis quelque temps. Le modèle de Tesla, le plus performant aujourd’hui, n’atteint que le niveau 2 sur 5 de la conduite en autonomie tel qu’ils sont définis par l’organisation SAE International. Malgré les énormes progrès de l’Autopilot d’Elon Musk, celui-ci exige encore un conducteur derrière le volant. Ce n’est qu’à partir du niveau 3 que la voiture conduit véritablement toute seule. Honda, rapidement suivi de Mercedes et BMW, sont aujourd’hui les seuls constructeurs à avoir commercialisé un système de niveau 3 mais qui reste encore marginal. 

De nombreux accidents 

Pour l’heure, seule une poignée de voitures roulent librement sans conducteurs aux États-Unis. Déployés à Phoenix et San Francisco, ces véhicules de niveau 3 appartiennent à la flotte de taxis autonomes de Waymo, filiale de Google. Si l’entreprise prévoit de s’étendre prochainement à Austin et Los Angeles, les taxis autonomes ne semblent pas encore avoir conquis le public américain. En attendant de s’imposer comme le leader incontesté dans le domaine, Tesla continue de travailler sur son modèle niveau 2, impliqué dans de nombreux accidents aux États-Unis et en France.

Pour le moment, aucun constructeur automobile n’a réussi à développer un modèle aux niveaux 4 et 5. Les voitures volantes appartiennent à la science-fiction, tout comme les voitures autonomes.