Le Parlement européen visé par des logiciels espions

Le Parlement européen visé par des logiciels espions
Qui pourrait bien en vouloir aux parlementaires européens ?

Au moins deux élus du Parlement européen aurait été victimes, fin février, d’espionnage via leurs téléphones portables. Depuis 2022, l’institution tente de rehausser sa cybersécurité.

Qui pourrait bien en vouloir aux parlementaires européens ? D’après un mail consulté par Politico et De Morgen, deux téléphones portables appartenant à des membres du Parlement auraient été infectés par des logiciels espions. Le piratage aurait été découvert suite à un contrôle de routine de la part d’un membre de la sous-commissions de sécurité et de défense. Delphine Colard, porte-parole adjointe du Parlement, a confirmé l’information dans un communiqué, précisant que « dans le contexte géopolitique et compte tenu de la nature des dossiers suivis, une attention particulière est consacrée aux dispositifs des membres et du personnel ».

Une centaine d’opérations

Ce n’est pas la première fois que l’institution est ainsi visée. En 2022, des personnalités politiques européennes proches du mouvement indépendantiste catalan auraient été infectées par Pegasus et Candiru, deux logiciels espions du même type. L’attaque visait à l’époque également le député grec Nikos Androulakis et la présidente du Parlement Roberta Metsola via un logiciel appelé Predator. Une commission d’enquête spéciale avait alors été créée pour tenter de faire la lumière sur ce type d’intrusions répétées. Elle avait alors découvert que quatre pays membres de l’Union européenne avaient utilisé ces outils pour espionner leurs homologues. Depuis, un système informatique a été mis au point au sein du Parlement pour scanner les téléphones portables des membres, donnant lieu à une centaine d’opérations.

Une député française ciblée

Mais les résultats de ce système de protection seraient insuffisants. Comme le révélait Politico en décembre dernier, un examen démontreraient le retard de l’institution européenne en matière de protection des données de ses membres et de cybersécurité face aux nouvelles menaces contre lesquelles elle fait face. D’après le journal De Morgen, cette nouvelle attaque pourrait avoir visé la député française Nathalie Loiseau, ainsi que les élus belges Tom Vandenkendelaere et Assita Kanko.

Ces logiciels permettraient de mettre leur cible sur écoute, voire de visualiser le contenu du téléphone et d’utiliser la caméra intégrée. Dans un contexte de tension à l’est, de précieuses informations sur les aides apportées à l’Ukraine pourrait être interceptées.