De la musique pour faire pousser des champignons plus vite

Champignons qui écoutent de la musique

Une étude australienne publiée le 15 janvier 2024 a démontré que les champignons poussaient plus vite s’ils écoutaient de la musique. Une découverte qui pourrait avoir un impact sur la restauration de la biodiversité.

Les plantes n’ont pas de sentiments mais il semblerait qu’elles apprécient la musique. Avec son équipe de l’université de Flinders en Australie, l’écologiste microbien Jake Robinson a décidé de tester cette théorie. Les chercheurs ont ainsi planté des sachets de thé vert et de rooibos dans du compost pendant plusieurs heures et en ont exposé une partie à des ondes sonores à 80 et 90 décibels, 8 heures par jour pendant deux semaines. 

À la fin de l’expérience, un résultat sans ambiguïté : les deux groupes de sachets de thé ayant écouté cette playlist à 8 kHz ont vu leur biomasse fongique augmenter cinq fois plus rapidement que le sachet de thé condamné au silence. Surpris par les résultats, Jake Robinson et ses collègues se sont empressés de répéter l’expérience en laboratoire dans des boîtes de Petri. Avec les mêmes résultats : la musique avait fait pousser les champignons plus vite. Pour Christian Cando-Dumancela, co-auteur de l’étude, ces résultats laissent penser que « les microbes, dont les champignons, peuvent convertir l’énergie des ondes sonores en charge électrique qui stimulerait leur activité ». 

Éco-acoustique

Les récentes découvertes sur les liens entre son et croissance végétale ont donné naissance à une nouvelle discipline scientifique appelée « éco-acoustique ». Face à la dégradation des sols, les résultats de cette étude donnent à Jake Robinson et son équipe l’espoir de développer de nouvelles méthodes pour inverser la tendance et restaurer la biodiversité plus rapidement. Puisqu’il faut des décennies aux sols pour se remettre de la pollution, de la surexploitation agricole et des sécheresses, une solution de croissance cinq fois plus rapide paraît presque miraculeuse. Martin Breed, le troisième co-auteur de l’étude y voit une véritable source d’espoir : « Les études comme la nôtre sur la stimulation de l’activité microbienne des sols contiennent d’autres possibilités d’innovation pour aider à réparer la nature ». Chanter sous la douche ne suffit plus, il va falloir chanter à ses plantes.