Une bactérie mutante à bord de l’ISS inquiète la NASA

Reconstitution de l'intérieur de la navette basée sur la station spatiale ISS International, station spatiale.
Reconstitution de l'intérieur de la navette basée sur la station spatiale ISS International, station spatiale.

Et si les astronautes en mission à bord de l’ISS ramenaient sur Terre une bactérie dangereuse ? La découverte récente d’Enterobacter bugandensis, très résistante et dangereuse, rend ce scénario possible.

Les astronautes à bord de la Station spatiale internationale, l’ISS, font l’objet d’une surveillance accrue. En cause : la découverte toute récente d’une bactérie mutante, devenue plus résistante aux traitements médicaux. Appelée Enterobacter bugandensis, celle-ci serait même capable de se développer.

En 2018 et 2019 déjà, deux études avaient mis en lumière la prolifération de bactéries vivantes et de champignons dans l’ISS. Ces dernières avaient été ramenées par les astronautes depuis la Terre, mais s’étaient finalement avérées sans gravité pour la vie des astronautes, voire utile pour protéger la culture de plantes dans l’espace. Mais les conditions à leur survie y sont si différentes, notamment en termes de ventilation, d’humidité et de pression de l’air, qu’elles sont contraintes d’évoluer pour survivre. Et cela malgré le niveau de radiations et de dioxyde de carbone.

Infection du sang

C’est ce qui inquiète particulièrement la NASA. Car survivre à un environnement aussi hostile tend à prouver leur adaptabilité extrême. Des infections du sang auraient été constatées, le sepsis néonatal, qui, sur terre, affecte particulièrement les nourrissons. Treize souches de cette dernière bactérie mutante liée au tube digestif, enterobacter bugandensis, ont été prélevées par les chercheurs à bord de la station et isolées, lors de la mission Microbial Tracking. Et les résultats ne sont pas réjouissants selon les chercheurs : « Les souches ISS E. bugandensis ont présenté des mécanismes de résistance qui les classent au sein du groupe d’agents pathogènes ESKAPE, un ensemble d’agents pathogènes reconnus pour leur formidable résistance aux traitements antimicrobiens ».

Révélée par la revue scientifique Microbiome, cette découverte est suivie très attentivement par la NASA, qui travaille d’ores et déjà à la mise en place de mesures préventives pour éviter qu’enterobacter bugandensis ne provoque une épidémie dans l’espace et ne prolifère sur Terre. Pour le moment, tout indique qu’elle devrait continuer de se développer à bord de la station.