Exclue de toutes les compétitions internationales en raison de son invasion de l’Ukraine, la Russie inaugurait ce mercredi la première édition de sa compétition Games of the future. Avec pour objectif de concurrencer les Jeux Olympiques et faire de l’ombre à la guerre en Ukraine.
Il a fait le déplacement spécialement à Kazan, capitale du Tatarstan dans la Russie centrale, située à 800 kilomètres de Moscou, pour inaugurer le lancement des Games of the Future. Et a tenté immédiatement de rassurer ses participants : « Je l’ai souligné à maintes reprises et je tiens à le répéter, le sport doit être exempt de toute politique, il doit au contraire rapprocher les gens. » Le président russe, Vladimir Poutine, dont le pays s’est dernièrement tourné vers une économie de guerre pour soutenir l’invasion de l’Ukraine, a-t-il l’intention de détourner les regards ? Annoncée en mai 2023, cette nouvelle compétition, fruit d’une invention russe hybride appelée « phygital games », mêlant disciplines traditionnelles et sports virtuels, a pour objectif à peine voilé de compenser avec la récente exclusion de la Russie des compétitions internationales.
Course de drones
En mixant d’une manière plus originale les deux pendants du sport moderne, le pays souhaite aussi combler son retard dans les compétitions existantes où la concurrence est élevée. Car ici, ce sont les mêmes athlètes qui s’affrontent dans une discipline physique et numérique ; face à un écran, puis sur un terrain. « Ce spectacle révolutionnaire entrera dans l’histoire et la capitale du Tatarstan deviendra le centre d’attraction de la jeunesse du monde entier » peut-on lire sur le site officiel de la compétition. Ce sont au total 21 disciplines sportives dont certaines aussi variées qu’improbables – course de drones, batailles de robots…- qui sont attendues et réparties dans cinq catégories : sport, tactique, stratégie, vitesse et technologie.
280 équipes
Dans les tribunes officielles, si les pays occidentaux sont inévitablement les grands absents de cet évènement, les alliés historiques de la Russie étaient eux bien présents aux côtés de Vladimir Poutine : Kazakhstan, Biélorussie et Ouzbékistan, mais également un parterre de ministres des Sports, de Cuba, des Émirats arabes unis… et de Corée du Nord. La compétition oppose toutefois des clubs, 280 au total, issus de 107 pays, et non pas des nations. « L’ambition des Jeux est de faire émerger une nouvelle génération de héros du sport phygital : des athlètes accomplis démontrant des capacités et des talents élevés tant dans le domaine physique que numérique » indique le site officiel.
Alliance à l’est
Parmi les participants, Roman Dvoriankine, manager de l’une des équipes les plus en vue, n’a pas caché son optimisme sur le site Business Online, anticipant un grand avenir aux Jeux du futur lors d’une deuxième édition qui se tiendra dans un pays participant, et dont le nom sera annoncé lors de la cérémonie de clôture le 3 mars prochain. La Chine, pays ayant envoyé la délégation la plus importante, serait déjà pressentie. Une alternative crédible aux Jeux Olympiques ? À l’est, la géopolitique est un jeu comme un autre.