Deepfake de Taylor Swift : quand la Maison Blanche s’en mêle

Taylor Swift victime d'une video deepfake.
Taylor Swift aux American Music Awards à Los Angeles, le 9 octobre 2018.

Récemment, une vidéo porno truquée de Taylor Swift a fait surface sur internet, mettant en lumière les risques liés à l’usage malveillant des deepfakes. Au point que la Maison Blanche semble enfin se saisir de ce fléau.

L’opinion publique et particulièrement les fans de la chanteuse américaine Taylor Swift crient au scandale suite à l’apparition d’une vidéo deepfake à caractère pornographique la mettant en scène. La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, est montée au créneau devant la presse : « Nous sommes alarmés par les informations faisant état de la circulation de ces fausses images ».

Générées par  Microsoft Designer, une intelligence artificielle facilement contournable par ces utilisateurs pour produire du contenu pornographique, ces fausses images ont fait surface sur les réseaux sociaux, particulièrement sur X (Twitter), dont les conditions d’utilisation sont connues pour être moins strictes sur la nudité que Facebook et Instagram. Elon Musk, propriétaire de X, a déclaré dans un communiqué que sa plateforme avait « retiré concrètement tous les images identifiées ». Une réaction un peu tardive : l’une des images a ainsi été partagée plus de 47 millions de fois sur X, accessible pendant plus de dix-sept heures, avant que les modérateurs n’interviennent pour la supprimer. Avant X, ces images auraient circulé via le site 4Chan et l’application Telegram puis sur des forums de discussion.

Scarlett Johansson, Emma Watson ou Gal Gadot aussi victimes

Yvette Clarke, élue démocrate, a rappelé que le problème n’était pas nouveau et visait particulièrement les femmes. « Ce qui est arrivé à Taylor Swift n’est pas nouveau, des femmes sont la cible de fausses images sans leur consentement depuis des années ». Avant elle, d’autres célébrités dont Scarlett Johansson, Emma Watson ou encore Gal Gadot avait été victimes de ce type de trucage à caractère pornographique, comme c’est le cas dans 96 % des cas selon une étude réalisée en 2019. Aux États-Unis, la nécessité de légiférer contre la propagation de ce type de contenu semble gagner l’ensemble de la classe politique. Tom Kean Jr, élu républicain au Congrès s’y est lui aussi montré favorable. « Que la victime soit Taylor Swift ou n’importe quel jeune de notre pays, nous devons ériger des barrières pour lutter contre ce phénomène préoccupant ».

À l’approche des élections présidentielles américaines, la chanteuse Taylor Swift appelle régulièrement les jeunes à s’engager et voter. En septembre, après une annonce de cette dernière, 35 000 américains se seraient inscrits sur les listes électorales, preuve d’une influence qui dépasse largement son champ artistique. Désormais, démocrates et républicains semblent avoir trouvé un intérêt pour faire front commun contre les deepfakes.