Comment les services secrets israéliens ont-ils fait sauter les bipeurs de membres du Hezbollah ?

Une ambulance à Beyrouth, Photo L'Orient Le Jour.
Une ambulance à Beyrouth, Photo L'Orient Le Jour.

21 personnes décédées et 3 100 blessés, c’est le dernier bilan porté par l’attaque à l’explosif de bipeurs détenus par des membres du Hezbollah, parti politique islamiste chiite à tendance terroriste, ces mardi et mercredi au Liban. Une méthode inédite qui interroge sur les moyens technologiques dont disposent les services secrets israéliens, soupçonnés d’en être à l’origine.

Alors que le conflit israélo palestinien s’étend sur la zone frontalière entre Israël et le Liban, ces mardi 17 et mercredi 18 septembre, des membres du parti Hebzollah, allié du Hamas palestinien, ont été victime d’une attaque au procédé inédit.

Ces derniers, pour communiquer et éviter que leurs échanges soient interceptés par l’armée israélienne, se sont dotés de bipeurs. Ces appareils, ancêtres du téléphone portable, sans fil et ne nécessitant pas de connexion internet, permettent d’échanger de courts messages instantanément via une radiomessagerie.

Accrochés à leur ceinture ou placés dans leur poche, ils permettent à chacun des membres de rester disponible en cas de besoin urgent, principalement dans le cadre de leurs activités terroristes.

21 victimes et 3 100 blessés au total

Ce mardi 17 septembre, il est 15h30 quand le bipeur, aussi appelé pager, sonne à l’intérieur d’un magasin et explose une seconde plus tard. La même chose se produit partout au Liban, faisant une douzaine de victimes et 2 800 blessés collatéraux dont une petite fille qui accompagnait son père, touchés au visage, et partout sur le corps.

Alors, une question se pose ? Qui a fait ça, et comment ? Pour les observateurs, et selon des informations du New York Times, l’implication du Mossad, les services secrets israéliens, ne fait aucun doute. Ces derniers auraient réussi à intercepter les bipeurs de la marque taïwanaise Gold Apollo, produits en Hongrie, avant leur livraison au Liban pour y placer des petits explosifs ainsi qu’un détonateur.

Escalade des conflits

Interrogé par France Info, le chercheur à l’Institut israélien Yehoshua Kalisky avance deux théories, l’une portant sur une introduction des explosifs dans l’usine hongroise, l’autre sur une impulsion électronique à distance pour les déclencher.

Après l’attaque des bipeurs, des talkies-walkies ont également explosé ce mercredi, détenus également par des membres du Hezbollah, faisant neuf victimes et 300 blessés, selon le ministère de la Santé libanais.

Le Hezbollah a annoncé préparer sa vengeance et continuer à soutenir le Hamas palestinien parallèlement à une vaste enquête pour déterminer les moyen déployés par le Mossad pour placer ces explosifs. De quoi présager une escalade des conflits dans cette région.