Pour la première fois, des scientifiques ont trouvé de la vapeur d’eau dans une planète située à l’extérieur du système solaire. Une découverte majeure qui laisse penser que des mondes comparables à la Terre peuvent exister.
A-t-on enfin trouvé une planète dont l’atmosphère est comparable à celle de la Terre ? En utilisant le télescope spatial Hubble, une équipe de scientifiques canadiens a pu observer une petite planète située à l’extérieur du système solaire et y a découvert quelque chose d’extraordinaire : de l’eau. Les résultats publiés le 25 janvier 2024 témoignent d’un véritable exploit scientifique.
Si son prénom – GJ 9827d – n’est pas particulièrement alléchant, cette petite planète dont le diamètre est environ deux fois celui de la Terre se situe dans la constellation des Poissons, à 900 000 milliards de kilomètres de nous et pourrait donc être « constituée à moitié d’eau et de roche » explique Björn Benneke de l’université de Montréal qui a co-dirigé cette exploration.
Une première sur une planète aussi petite
La découverte de cette équipe d’astronomes est le fruit d’un travail de près de trois ans. Pendant de longs mois, le télescope spatial Hubble a analysé la longueur d’ondes des couleurs dans l’atmosphère de cette exoplanète pour y détecter d’éventuelles molécules d’eau. S’il avait déjà été possible d’observer l’atmosphère d’autres planètes auparavant, c’est la première fois que des scientifiques y parviennent sur une planète aussi petite, parfois qualifiée de mini-Neptune.
De là, deux scénarios sont jugés possibles quant à la composition globale de l’atmosphère de la petite GJ 9827d. Le premier postule une planète initialement gelée dont la glace aurait fondu en se rapprochant de son soleil – une étoile naine rouge qui porte le doux nom de GJ 9827 – et entourée de grandes quantités d’hydrogène et d’hélium, à l’instar de Neptune. Le second suppose que l’exoplanète s’est formée proche de son soleil et ne contient que quelques traces de vapeur d’eau, tout comme les lunes de Jupiter.
Une température avoisinant les 425°C
Les résultats de cette découverte pionnière ouvrent un nouveau champ des possibles dans l’étude des atmosphères planétaires. Le télescope spatial James Webb, à l’aide d’images infrarouges de haute résolution, pourra se mettre en quête d’autres molécules qui pourraient indiquer des ressemblances avec notre Planète bleue comme le dioxyde de carbone ou le méthane.
En dépit de cette remarquable avancée, Elon Musk et Jeff Bezos vont devoir patienter encore un peu avant d’aller coloniser GJ 9827d. En plus de se trouver à 97 années-lumière de la Terre, la petite exoplanète aurait une température avoisinant les 425°C. Légèrement au-dessus des normales saisonnières.
