Une startup australienne, Soar Earth, a obtenu le 22 octobre dernier des données satellitaires prouvant que les travaux de la ville futuriste portés par l’Arabie saoudite via la société Neom ont bien commencé.
Alors que scientifiques, ingénieurs et géographes s’interrogent sur la faisabilité du projet The Line, une ville futuriste sur les rives de la mer Rouge, en Arabie saoudite, des premières images satellites obtenues par la startup Soar Earth et diffusées par la MIT Technology Review montrent que le chantier a bien démarré. 26 millions de mètres cubes de roche auraient déjà été sortis de terre par les ouvriers installés dans des habitations provisoires. La ligne de fondation de la ville apparaît clairement à l’image, alors que de nombreuses zones d’ombre subsistent sur l’aspect écologique de la ville, alors qu’elle devrait accueillir plus d’un million de personnes d’ici 2030.
Des objectifs écologiques jugés intenables
Ville à la modernité inédite, dont la sécurité et la vie quotidienne seraient assurées par des algorithmes, The Line n’est que l’un des trois projets pharaonesques de Neom, l’entreprise de l’héritier Mohammed ben Salmane. Dans les montagnes, la ville Trojena doit accueillir les Jeux asiatiques d’hiver 2029, tandis que le port flottant Oxagon est aussi en construction. Mais The Line reste le chantier qui suscite le plus d’interrogation. Le prince d’Arabie saoudite en avait fait son projet phare dès son accession au trône le 21 juin 2017, avançant des objectifs écologiques jugés intenables pour certains observateurs, dont la préservation de 95 % des zones naturelles, assurant qu’elle serait une ville sans voiture et sans émission, entièrement alimentée par des énergies renouvelables. Pour une cité émergente en plein milieu du désert, cela a de quoi surprendre. L’infrastructure, composée de verre, d’acier et de béton, devrait mesurer 500 mètres de haut pour 200 mètres de large, s’étendre sur 170 km, et comprendrait un aéroport.
Parmi les annonces les plus extravagantes, celle de la possibilité de traverser la ville en 20 minutes via des transports en commun à la technologie encore inexistante à ce jour, alors que le chantier devrait s’achever d’ici 2030, pour un coût total estimé à 500 milliards de dollars. Réaliste ou pas, les sillons observés par les satellites dessinent les premiers contours du projet urbain le plus fou de tous les temps.