L’utilisation d’IA générative dans les études supérieures se serait-elle généralisée ? C’est ce qu’affirme une étude du Pôle Léonard de Vinci et du groupe de conseil Talan, réalisée auprès de 1 600 élèves de 4ème année.
Quel impact auront les IA génératives sur l’avenir professionnel des élèves du supérieur ? C’est la question à laquelle tente de répondre le Pôle Léonard de Vinci, ensemble d’établissements d’enseignement supérieur, et le groupe de conseil en innovation et transformation Talan. Dans le cadre d’un hackathon – compétition d’innovation – autour des enjeux sociétaux de l’IA, une étude a été réalisée auprès de 1 600 étudiants de 4ème année d’études supérieures. Ce sondage avait pour but de révéler la vision et l’utilisation des IA génératives (Chat GPT, Midjourney etc.) par les étudiants mais aussi son impact sur leur avenir professionnel.
Écrasante majorité
Cette enquête fait écho au dernier baromètre Ifop pour Talan, « Les Français et les IA génératives » publié en avril 2024. Ses conclusions indiquaient que 22 % des Français de plus de 35 ans avaient déjà utilisé une IA générative. Des chiffres en contradiction avec l’étude menée sur ses élèves du supérieur, dont une écrasante majorité reconnait une utilisation fréquente. À questions égales – près de 150 indiques au sondage Ifop – posées à des élèves des cursus en management, ingénierie et numérique, les réponses ont mis en lumière une généralisation des IA génératives chez les étudiants. Ils seraient pas moins de 99 % à l’utiliser (contre 60 % pour l’ensemble des Français), dont 92 % régulièrement (contre 32 % des Français). Parmi eux, 52 % estiment que l’IA influencerait leurs choix.
Au-delà de leur utilisation quotidienne, les IA génératives auraient également un impact direct sur la pédagogie et la manière de travailler des étudiants. Parmi les principaux avantages perçus par les étudiants grâce aux IA génératives, pour 83 %, elles permettraient de diminuer leur temps de travail, pour 62 % elles feraient gagner du temps dans la vie quotidienne et pour 79 % seraient un moyen d’enrichir leur capacité de résoudre des problèmes complexes.
Bombe à retardement
« Cette étude, explique Joachim Massias, directeur d’un MBA au Pôle Léonard de Vinci, est une véritable bombe à retardement pour les entreprises. » Car, outre l’utilisation personnelle qu’ils en font, y compris dans le cadre de leurs études, 88 % d’entre eux estiment important que les employeurs mettent à leur disposition les IA génératives. Plus évocateur, ils sont 65 % à inclure la présence d’IA génératives dans leurs principaux critères de choix de leur future entreprise.
Les recruteurs des secteurs de la technologie et de l’innovation sauront-ils se mettre au diapason des nouvelles attentes de leurs futurs employés ? « Au Pôle Léonard de Vinci, ajoute Laure Bertrand, directrice Soft Skills de l’établissement, nous avons conçu un dispositif pour former nos étudiants à un usage critique de ces IA génératives : utiliser les IA pour enrichir le travail individuel et collectif, mais sans qu’elles ne se substituent à la réflexion, et tout en conservant le discernement face aux risques d’erreurs et de manipulations. »